Le muguet à La Réunion
Comment avons-nous du muguet à La Réunion?
Ce végétal utilisé comme plante ornementale ne fleurit que peu de temps, au début du printemps en Europe.
En métropole, la plante se cultive facilement en jardin, du moment que celui-ci est frais et ombragé… à La Réunion c’est une autre chanson ! Il faut importer les rhizomes en containers réfrigérés, et suivre un long process pour obtenir le traditionnel muguet porte-bonheur.
Joseph Avril, adhérent Plant’Péi est le principal importateur de rhizomes à La Réunion.
Convallaria majalis est le nom scientifique du muguet, chacun de ses brins (ou hampe) est entouré de deux feuilles et toutes les parties de la plante sont toxiques.
Un peu d’histoire ! (tirée de Wikipedia)
La légende grecque veut que le Muguet fut créé par Apollon, dieu du mont Parnasse, pour en tapisser le sol, afin que ses neuf muses ne s’abîment pas les pieds25.
Les Romains célébraient au début du mois de mai les Florales, en l’honneur de Flora, la déesse des fleurs26.
Le brin de muguet, porte-bonheur a souvent été associé à la Madone, les larmes versées par la Vierge Marie au pied de la croix auraient donné naissance aux fleurs de muguet en forme de clochettes blanches. Toutefois, ses baies rouges contiennent un puissant bouillon d’onze heures27.
Selon Charles Leland, la déesse mère nordique, célébrée à l’équinoxe de printemps, aurait été associée au muguet28.
Histoire du muguet du 1er mai
On fait remonter la tradition du muguet du 1er mai à la Renaissance, Charles IX en ayant offert autour de lui en 1561 comme porte-bonheur. La légende veut qu’en 1560, Charles IX et sa mère Catherine de Médicis visitent le Dauphiné où le chevalier Louis de Girard de Maisonforte offre au jeune roi un brin de muguet cueilli dans son jardin à Saint-Paul-Trois-Châteaux. Le roi, charmé, reprend cette pratique d’offrir chaque printemps un brin de muguet à chacune des dames de la cour en disant « Qu’il en soit fait ainsi chaque année »29, la coutume s’étendant rapidement à travers tout le pays30. Une autre version de la légende veut qu’en 1560, Catherine de Médicis charge le chevalier de Saint-Paul-Trois-Châteaux, ville du département de la Drôme, d’une mission secrète auprès des Borghèse, ce dernier revient de chez cette riche famille italienne et, en guise de réussite de sa mission, offre au roi à la cour de Fontainebleau un bouquet de muguet trouvé dans les bois25.
En France, dès 1793, le calendrier républicain de Fabre d’Églantine propose une fête du Travail (« jour du travail ») au 3e jour des sansculottide (le « tridi »), tandis qu’il associe le muguet au « jour républicain », le 26 avril et non le 1er mai, rompant ainsi avec cette tradition royale31.
Cette tradition se perd jusqu’au 1er mai 1895 qui voit le chansonnier Félix Mayol débarquer à Paris, gare Saint-Lazare, et se voir offrir un bouquet de muguet par son amie parisienne Jenny Cook26. Une anecdote publiée dans ses mémoires rapporte que, faute de trouver un camélia, les hommes élégants portaient à l’époque au revers de leur redingote, il prend un brin de muguet le soir de sa première sur la scène du Concert parisien. La première étant un triomphe, il conserve ce muguet qui devient son emblème et relance peut-être cette coutume32.
À la Belle Époque, les grands couturiers français offrent le 1er mai un brin de muguet à leurs petites mains et à leurs clientes. Christian Dior en fait l’emblème de sa Maison de couture. Dès lors, cette coutume du 1er mai devient une fête dans la région parisienne25.
Ce n’est qu’au début du XXe siècle qu’il sera associé à la Fête du travail, qui date elle-même de 1889. En fait, sous Pétain, la fête des Travailleurs devient la fête du Travail et l’Églantine rouge (Rosa canina ou Rosa rubiginosa), associée à la gauche, est remplacée par le Muguet.
La vente du muguet dans les rues de Nantes commença peu après 1932, avec l’instauration de la fête du lait de mai par Aimé Delrue33,34. Elle se répandit ensuite à toute la France aux environs de 1936 avec l’avènement des congés payés.
En France, la vente du muguet par les particuliers et les associations non munis d’une autorisation et sur la voie publique est officiellement tolérée le 1er mai35 en respectant toutefois les autres obligations légales (il s’agit par exemple de muguet du jardin ou des bois et non pas de muguet acheté, sinon ce serait de la revente). La tradition de pouvoir vendre le muguet sur la voie publique remontant à Claude-François de Payan, ami de Robespierre36.
Il est produit chaque année 60 millions brins de muguet, vendus à l’unité ou en pots. 85 % de la production nationale de muguet est récoltée dans la région nantaise (une trentaine de maraîchers répartis sur une demi-douzaine de communes et embauchant en contrat saisonnier près de 7 000 salariés37,38), le reste en provenance de la région de Bordeaux. Le marché pèse environ plus de 90 millions d’euros, auquel il faut ajouter le muguet des bois qui représente près de 10 % de cette somme39.
En France, il existe une tradition selon laquelle un brin de muguet à 13 clochettes porterait bonheur40.